UN INDECROTTABLE JARDINIER

Il est chez les écrivain deux camps dont la frontière bien souvent s'estompe: celui des architectes et celui des jardiniers. Les architectes préparent leurs écrits, dressent des plans, des fiches, des cartes, des ramifications aux plans tentant de tout organiser, de tout prévoir. Les jardinier quant à eux ne font pas de plans sur la comète, ils écrivent, au fil de l'encre, laissant leur plume erre sur des chemins inconnus, parfois perdus souvent surpris par les détours de l'histoire. Beaucoup de plumes te diront que l'on est jamais tout l'un ou tout l'autre, que la frontière est malléable. Dans l'immense majorité des cas je suis d'accord avec eux mais, en ce qui me concerne, la chose est claire depuis longtemps : je ne suis pas et ne serai jamais un architecte ! Je suis un indécrottable jardinier et j'en tire une grande fierté.

Mes œuvres naissent en mon esprit pareilles à des fleurs sauvages, dans des lieux improbables, aux moments les plus inattendus. il me suffit d'un rien, d'une image, d'un nom, d'un titre, d'un mot parfois pour que naisse une histoire. Même si je prends des notes, comme tout écrivain, elles ne sont pas organisation ou, si elles le sont, je ne les utilise pas. Leur simple relecture me les fait abhorrer.

J'écris en ce moment un nouveau roman intitulé La Nuit des Griffons, contant a vengeance d'un groupe de chevaliers contre ceux qui ont tué leurs frères. Arrivant aux deux tiers du récit et afin de ne pas le rendre inutilement long j'avais pris notes des grandes étapes de la fin du livre. J'ai fermé Libre Office. Lorsque j'ai repris l'écriture mon premier réflexe a été de supprimer ce plan. Ces cadres m'insupportent, m'enferment et me privent d'une liberté que je veux totale dans ma création. J'ai besoin de place et d'espace pour offrir aux lecteurs toutes les aventures qui doivent être racontées, pour laisser aller mes personnages dans la direction qu'ils auront choisi. Car oui ils ont leur propre vie.

Une route toute tracée est à mes yeux d'un ennui mortel. J'y préfère de loin le hors piste, semant aux quatre vents les graines de cent mille histoires qui naîtront, ou pas. Parfois je ris seul des mots qui jaillissent de ma plume, des choix que font les personnages et des chemins qu'ils empruntent. Lorsque je commence un nouveau récit j'en connais toujours la fin. En tant que jardinier ce que je peux t'affirmer c'est rarement cette fin qui survient lorsque j'appose sur le tapuscrit le mot "fin". Être jardinier est par essence ma façon d'écrire. Pour rien au monde je ne changerai cela quand bien même cette voie me fait parfois perdre dans les méandres de mes écrits de mes récits, me fait perdre du temps. Au diable les plans, vive la liberté et les herbes folles des jardins de l'ériture.

 

#écriture #jardinier #errance #idées

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